NOTA BENE : Les études mettant en évidence une mortalité supérieure des poissons remis à l'eau après avoir été capturés lors d'une pêche avec des appâts naturels (versus leurres artificiels) sont quasi-systématiquement dénigrées dans de rares forums francophones. Leurs détracteurs, n'ayant pour certains manifestement pas pris le temps de lire jusqu'au bout l'entier des textes cités ci-dessous puisque d'origine nord-américaine et plutôt défavorable à leur pratique, mettent en avant le décalage abyssal qu'il y aurait entre leur façon de pratiquer et celles d'outre-atlantique.
Il est toutefois assez curieux que l'étude de DuBois & consorts soit néanmoins quasi-systématiquement citée par ces mêmes détracteurs afin de tenter de mettre en faux les nombreuses autres publications alors même qu'elle est, elle aussi, d'origine nord-américaine. Il faut toutefois reconnaître, qu'à ce jour, c'est l'unique document qu'il m'ait été donné de lire et qui est en "phase" avec leur façon de pratiquer (ligne tendue & ferrage immédiat).
Un appât naturel reste... un appât naturel ; indépendamment de la technique de pêche utilisée pour le mettre en oeuvre tout comme un appât artificiel le restera, avec telle ou telle méthode de pêche et, 33 ans passés au bord de l'eau plus la chance de séjours aux USA et au Canada m'ont malheureusement démontré que la quasi majorité des pêcheurs aux appâts naturels n'ont que très rarement leur LIGNE TENDUE et ne pratiquent pas le FERRAGE IMMÉDIAT !!!
Il s'agit peut-être alors de préciser que d'aucune manière la dénomination "pêche aux appâts naturels" ou "pêche au toc" est une "AOC" pyrénéenne qui serait, dès lors, réservée aux initiés pratiquant cette technique, pas plus d'ailleurs qu'elle ne serait l'apanage de celles et ceux qui se réclameraient adeptes du courant de pêche à la "Sempé" ! Sur les bords de mes rivières de Suisse romande une ligne en 18%, 4 plombs N°4, un Mustad 539E N°4 et un gros ver à tête noire qui traîne au fond s'est toujours appellée de la pêche au toc ; n'en déplaise à certains porteurs de bérets.
Je m'interroge dès lors toujours autant sur les motivations poussant cette infime minorité de pêcheurs aux appâts naturels qui pourtant, EUX, mettent manifestement en oeuvre des techniques hyper fines, donc les plus respectueuses possibles en vue d'optimiser les chances de survie des poissons qu'ils choisiraient de relâcher peuvent, à ce point et indirectement, autant s'associer, défendre et s'identifier à la pléthore des autres pratiquants de la pêche aux appâts naturels que j'appellerai "générique" ?
Comment arrivent-ils à faire à ce point l'impasse sur les nombreuses et incontournables constatations si souvent démontrées ?
Pourquoi trouve-t'on chez eux une telle véhémence dans les discours tenus et surtout, quid de l'utilité des qualificatifs utilisés à l'encontre de ceux ayant, semble-t'il, l'outrecuidance de relayer ces informations ?
Ces réactions épidermiques remplaceront-elles dorénavant l'argumentation et la documentation en tentant très maladroitement de réduire un débat utile et nécessaire à un stupide et stérile combat d'arrière-garde entre moucheurs qui ne seraient que des "talibans chapeaux à plumes" et des tocqueurs qui, eux, ne seraient que des "viandards" ?
De plus, après la lecture complète de cette modeste compilation, nombreux sont ceux à avoir constaté et relevé à très juste titre que : quantité de comportements individuels et de données bien différenciées du seul tandem "appâts naturels/appâts artificiels" auront un lien direct avec les chances de survie des poissons relâchés.
D'autre part, le titre de cette page est : "Catch & Release, no-kill, et après...", mais à aucun moment : êtes-vous pour ou contre les parcours spécifiques réservés à telle ou telle technique ; seul le no-kill sauvera nos rivières ; le Catch & Release fait de vous des types biens ; le prendre et relâcher c'est encore mieux parce qu'on parle français par ici ; la graciation autorise-t'elle tout, n'importe comment et n'importe quand ; la remise d'arcs-en-ciel vous êtes pour ou contre ; la vie ; l'amour ; les vaches et je ne sais quoi d'autre encore...
PS : les auteurs des études étant tous cités, faites donc part de vos remarques à qui de droit s'il y a lieu et transmettez-moi plutôt d'éventuelles autres publications que je m'engage à mettre en ligne ici-même afin de nourrir le débat ! Merci d'avance.
3 ÉTUDES SUR LE SUJET
1 /
Étude réalisée par Norbert Morillas et Sylvain Richard, parue
dans Pêches sportives n°40 / Pages 28 & ss /
Septembre 2002
Quel est le devenir des poissons rendus à la liberté
par le pêcheur ou remis à l'eau à l'issue d'un
inventaire piscicole à l'électricité ?
C'est à ces questions, rendues plus pressantes aujourd'hui
grâce à une pratique accrue du no-kill, que nous allons
tenter de répondre.
Le pêcheur qui remet à l'eau une truite, parfois
malgré son envie de la sacrifier pour le repas du soir,
se pose légitimement la question de l'intérêt de son
geste ( voir P.S. 38 ) et de la survie du poisson. D'autant
que parfois, certains individus ne manqueront pas de l'interpeller
lorsqu'il remet à l'eau une belle prise, quelquefois
sous forme d'insultes comme il arrive souvent sur la
Haute Loue ou ailleurs "tu vas tout faire crever
!" Alors quels arguments apporter ?
Les conséquences d'une capture à la ligne sont liées
à trois phénomènes : les effets occasionnés par le
combat et la manipulation, les blessures causées par les
hameçons, et uniquement pour les poissons de lac vivant
en grande profondeur - les problèmes liés à une
décompression trop rapide.
Effet physiologique du combat
Le combat correspond pour le poisson à une activité
musculaire intense, entraînant l'apparition rapide de
mécanismes anaérobies (l'énergie n'est plus issue,
comme en situation normale des phénomènes liés à l'utilisation
de l'oxygène). Ceux-ci provoquent la production d'acide
lactique, comme lors de la première phase d'effort pour
un sportif qui n'a pas effectué un échauffement
suffisant. Cette production d'acide lactique entraîne
une diminution de la capacité du sang à transporter l'oxygène,
et donc des difficultés "respiratoires" pour
le poisson. Ces difficultés n'apparaissent pas
forcément dès la remise à l'eau la phase critique peut
être observée jusqu'à 2 à 8 heures après le combat
pour certaines espèces.
Le stress lié à la capture et aux manipulations du
poisson peut aussi provoquer une diminution du taux de
lymphocytes dans le sang (ou globules blancs, cellules
chargées de la défense immunitaire).
Ce phénomène entraîne une plus grande sensibilité aux
maladies, surtout dans les eaux infestées de germes
pathogènes, et ce d'autant plus que l'eau est chaude.
Les effets du stress mettraient jusqu'à trois jours à
disparaître totalement. Des expériences scientifiques
montrent que les salmonidés retrouvent un réflexe
alimentaire quelques jours après avoir été remis à l'eau,
ce que nous avons pu, nous aussi, observer à plusieurs
reprises.
Blessures occasionnées par les hameçons
L'importance des blessures dépend étroitement du mode
de pêche. Le facteur de mortalité est, dans ce cas,
quasiment assimilé à une cause unique : la rupture des
vaisseaux sanguins de la gueule, des branchies ou des
organes vitaux internes (cur, foie...) des poissons.
La mortalité est surtout attribuée à un avalement de l'hameçon
trop important, qui provoque les lésions les plus graves.
Effet de la décompression
- Les poissons de lacs vivant en grandes profondeurs (corégones,
sandres, perches...) et remontés brutalement subissent d'importantes
différences de pression qui peuvent avoir des
conséquences mortelles. Ce point reste moins bien connu.
On peut cependant différencier deux catégories de
poissons, suivant leur sensibilité à ce phénomène de
décompression brutale :
- Les poissons physostomes (cyprinidés en règle
générale, salmonidés, corégones) qui possèdent un
canal reliant l'oesophage et la vessie natatoire. Ce
canal permet un équilibrage rapide des pressions et rend
ces espèces moins sensibles au phénomène.
- Les poissons physoclistes (percidés, sandres), qui n'ont
pas de canal sophagien. Le rééquilibrage,
réalisé par un organe complexe, est plus lent et rend
ces poissons vulnérables aux changements trop rapides de
pression. Les perches sont ainsi particulièrement
fragiles : prises à la dandine et remontées sans
ménagement, elles "recrachent" facilement leur
oesophage.
Taux de survie
Une synthèse de diverses études entreprises sur les
salmonidés
aux États-Unis fait globalement apparaître les
résultats suivants :
- La
pêche aux leurres artificiels permet un taux de survie
de près de 95%, sans différences
significatives entre les types de leurres.
- La
pêche aux appâts naturels procure des taux de
mortalité 10 fois supérieurs à ceux issus de l'utilisation
des leurres ; la mortalité atteint alors 50%. En cas d'engamage
profond, le fait de couper le fil au ras de la gueule
permet d'augmenter les taux de survie de 20%.
- Les
mouches artificielles procurent des taux de mortalité
très légèrement inférieurs à ceux des autres leurres,
sans que la différence soit réellement significative (4%
contre 6% en moyenne).
- L'utilisation d'hameçons sans ardillon n'est pas
déterminante pour réduire les effets des blessures,
cependant le décrochage plus facile permet de remettre
à l'eau le poisson plus vite, ce qui réduit le stress
occasionné.
D'autres facteurs influencent également les taux de
mortalité : taille et type d'hameçon (simple ou triple),
température de l'eau, conditions de manipulation...
Notez
toutefois que ces résultats sous-estiment
vraisemblablement les taux de survie réels. Ils sont, en
effet, issus d'expérimentations au cours desquelles les
poissons (sauvages et domestiques) sont stabulés en
bassin après la capture, ce qui constitue un facteur de
stress néfaste augmentant artificiellement la mortalité.
De
fait, une autre étude réalisée sur la Yellowstone
River aux États-Unis fait état de taux de mortalité
beaucoup plus réduits (0,3% de mortalité) ; ce
résultat est aussi expliqué par la règlementation (pêche
uniquement aux leurres) et la résistance de la truite
Cutthroat.
Ces informations permettent d'être rassuré sur le
devenir des poissons que vous remettez à l'eau, tout en
adoptant de bons réflexes : limitez le temps de
manipulation avant la remise à l'eau, cherchez à
éviter l'engamage profond de l'hameçon et ménagez les
poissons capturés à de grandes profondeurs.
Les pêches électriques
On attribue, à tort, de forts taux de mortalité aux
opérations d'inventaires piscicoles à l'électricité.
En réalité, les effets du courant engendré par les
matériels spécifiques sont peu nocifs : les taux de
mortalité sont "minimes et inférieurs à 5%"
même dans les situations les plus défavorables (F
Degiorgi, J. C. Raymond, 2000). La confusion provient
peut-être du type de courant utilisé. En France, la
législation interdit l'utilisation du courant alternatif,
plus dangereux pour l'opérateur et le pêcheur. Seul le
courant continu ou assimilé est employé aujourd'hui
pour les inventaires piscicoles.
Sylvain Richard et Norbert Morillas sont
diplômés du laboratoire d'hydrobiologie de la faculté
de Besançon
2 /
Étude réalisée par S.J. Casselman / Section des pêches /
Ministère des Ressources Naturelles de lOntario /
Juillet 2005
Pêche avec remise à leau - Guide
des techniques de manipulation appropriée du poisson
L'étude en anglais "Catch
and release review and guidelines" et sa traduction
en français
Quelques extraits significatifs :
...
Limpact de la mortalité causé par la pratique de
la remise à leau est souvent sous-estimé tant par
les pêcheurs que par les gestionnaires de la ressource. En tenant
en ligne de compte 118 études sur la remise à
leau qui, au total, comptent des données sur plus
de 120'000 poissons (nb : réfs disponibles aux pages 13
à 22 de l'étude en langue anglaise), la moyenne de la mortalité
associée à la pêche avec graciation était de 16.2%.
Ainsi, bien que plusieurs pêcheurs présument que par la
pratique de la remise à leau, ils nont aucun
impact sur la population de poisson, un nombre
significatif des poissons relâchés peuvent mourir.
...
Les hameçons sans ardillons sont souvent
recommandés comme alternative aux hameçons
traditionnels afin de diminuer le taux de mortalité
suite à la remise à leau. En fait, le
Manitoba et lAlberta ont même modifié leur
réglementation afin que seuls les hameçons sans
ardillons soient utilisés, désirant ainsi diminuer la
mortalité des poissons graciés dans ces mêmes
provinces. On a démontré que les hameçons sans
ardillons diminuaient le temps de manipulation en rendant
la tâche de retirer les hameçons plus facile, ce qui
diminuait par la même occasion la mortalité (Cooke et
al., 2001). Schaeffer et Hoffman (2002) ont aussi prouvé
que le temps de décrochage était réduit lors de
lutilisation dhameçons sans ardillons, mais
cette même étude a aussi indiqué que les pêcheurs
capturaient 22% plus de poissons en utilisant des
hameçons avec ardillons quen utilisant des
hameçons sans ardillons. De la même manière,
lutilisation dhameçons sans ardillons
sest avérer réduire la mortalité chez les
truites (Taylor et White, 1992). On a aussi émis
la suggestion que les hameçons sans ardillons diminuent
les dommages aux tissus. Donc, bien que les hameçons
sans ardillons soient généralement moins dommageables
pour le poisson, certains pêcheurs peuvent hésiter à
les utiliser parce quils craignent de diminuer
ainsi leur succès de pêche.
...
Linfluence du type dappât a aussi
été examinée dans un certain détail. On a découvert
que la mortalité suite au ferrage était beaucoup plus
élevée avec des appâts naturels quavec des
appâts artificiels pour le bar rayé (Wilde et al., 2000).
De manière similaire, les hameçons appâtés de vers
sont avalés plus profondément que les leurres
artificiels et les mouches chez les crapets, ce qui mène
à une plus forte mortalité (Siewert et Cave, 1990).
Dans une étude comparative de la mortalité du doré
suite au ferrage avec des sangsues naturelles et des
sangsues artificielles, la mortalité fût de 10% et de 0%
respectivement, et lutilisation de sangsues
naturelles était aussi liée à lenfoncement de
lhameçon plus en profondeur (Prayer et al., 1989).
Des données pour lachigan à petite bouche
révèlent aussi une mortalité de 11% avec
lutilisation de menés (vers) et de 0% avec
lutilisation des leurres tournants (Clapp et Clark,
1989).
Récemment, lutilisation de leurres olfactifs
artificiels a connu une augmentation. On croit que les
leurres olfactifs artificiels sont attaqués de la même
façon que les leurres naturels par les poissons, ce qui
augmente la mortalité. Supportant cette hypothèse,
Schisler et Bergersen (1996) ont découvert que la
mortalité au ferrage était significativement plus
élevée lorsque les poissons étaient capturés sur des
leurres odoriférants que lorsque des leurres sans odeurs
étaient utilisés. Par contre, Dunmall et al. (2001) one
démontré que les leurres odoriférants nont pas
deffets sur la mortalité de lachigan à
petite bouche. Ces études nous portent à croire que
lutilisation de leurres organiques, et possiblement
de leurres olfactifs artificiels, était liée à une
ingestion plus profonde de lhameçon, ce qui
augmente les chances de blessures lors du décrochage et
augmente la durée de manipulation et dexposition
à lair. Donc, la mortalité reliée à la remise
à leau peut être réduite par lutilisation
de leurres artificiels.
...
Schisler et Bergensen (1996) ont découvert que la
mortalité de la truite arc-en-ciel était intimement
liée à lintensité des saignements. Leur
modèle prévoyait que la probabilité de mortalité
augmentait de 16% dans les cas sans saignements à 40%
dans les cas de saignements abondants. On a aussi
prouvé que la mortalité était fortement reliée aux
saignements chez les truites « cutthroat ».
Pour cette espèce, la mortalité était de 6.5% pour les
individus ne saignant pas et de 52.8% pour les individus
qui saignaient (Pauley et Thomas, 1993). Toutes ces
études démontrent que lincidence de mortalité
augmente si le poisson saigne, et que conséquemment, les
pêcheurs devraient conserver les prises qui saignent
abondamment.
...
Les
études semblent porter à croire que la mortalité suite
à la remise à leau est directement reliée à la
température de leau, cette mortalité augmentant
dans les températures extrêmes. Dans une comparaison saisonnière
de la mortalité des crapets, Muoneke (1992b) a
découvert était plus forte en été lorsque la
température de leau était à son plus haut.
Toutefois, cette étude ne tenait pas compte
dautres variables comme la différence du taux
dalimentation ou du statut de reproduction, qui
peuvent avoir augmenté la mortalité durant lété.
De la même façon, on a démontré que la mortalité de
la truite cutthroat augmentait de 0 à 8.6% alors que la
température de leau augmentait de 8 degrés
Celsius à 16 degrés Celsius (Dotson, 1982).
...
Des quatre types de mailles de filet comparés (caoutchouc,
nylon sans nuds, nylon à nud fin et nylon à
gros nud), les types de mailles comportant des
nuds menaient à des blessures plus importantes et
à une plus grande mortalité que le caoutchouc ou la
maille sans nud. Ainsi, les blessures (et
par conséquent la mortalité) peuvent être réduites si
lutilisation de lépuisette est limitée aux
seuls moments où il est impossible de décrocher et
contrôler le poisson de manière sécuritaire pour
limiter les dommages quil pourrait sinfliger
sans utiliser de filet. Toutefois, lorsque lutilisation
dune épuisette est requise ou préférée, il vaut
mieux en utiliser une faite de caoutchouc ou de maille
sans nud.
...
Ferguson et Tufts (1992) ont prouvé quil y
a des effets directs de la durée de lexposition à
lair sur la mortalité de la truite arc-en-ciel.
Les truites poursuivies pendant 10 minutes avaient un
taux de survie de 88%, mais ce taux de survie tombait à
62% pour les poissons subséquemment exposés à
lair pour 30 secondes et la survie était de
seulement 28% pour les poissons exposés à lair
pour 60 secondes (Ferguson et Tufts, 1992). Ces études
démontrent les effets négatifs de lexposition à
lair, et soulignent la nécessité de réduire le
temps de manipulation et lexposition à lair
pour la remise à leau.
...
En plus des effets immédiats de la graciation, les
poissons peuvent ne pas se remettre physiologiquement
avant quelques temps suite à la remise à leau. Le
temps nécessaire à la récupération complète du
poisson suite à la remise à leau peut expliquer
partiellement pourquoi la mortalité survient après la
graciation.
...
Techniques de pêche
1. Des circle hooks devraient être utilisés
puisquils minimiseront les chances dun
ferrage trop profond
2.
Des hameçons sans ardillons sont recommandés parce
quils sont plus faciles à retirer et quils
réduisent le temps de manipulation du poisson
3. Lutilisation dappâts naturels /
organiques devrait être découragée parce quelle
augmente les chances que le poisson avale le leurre trop
profondément
4. On devrait encourager lemploi de leurres
artificiels
5. Les lignes à pêche ne devrait jamais être laissées
sans surveillance puisquelles augmentent les
chances dun ferrage blessant le poisson
6. La ligne utilisée devrait être appropriée à
lespèce recherchée. Cela réduit les risques de
ligne qui se brise et cela réduit la durée du combat
7. Si vous désirez faire de la remise à leau,
évitez les températures extrêmes
La capture du poisson
1. Le poisson ayant été ferré devrait être
récupéré le plus rapidement possible afin
déviter son épuisement
2. Une fois près du pêcheur, le poisson devrait être
immobilisé à la main autant que possible
3. Lorsquun filet est nécessaire, on devrait en
utiliser un sans nuds ou encore de caoutchouc
4. Lorsquon veut immobiliser de grands poissons
comme le maskinongé (brochet), on devrait considérer
lutilisation dune civière
Manipuler et photographier un poisson
1.
Garder le poisson dans leau le plus possible et
éviter lexposition à lair
2. Ne jamais mettre les doigts dans les branchies ou dans
les yeux
3. Ne pas tenir de très gros poissons seulement par la
mâchoire pour ne pas endommager les vertèbres ou la
gueule
4. Tenir les gros poissons à lhorizontale en en
supportant le ventre pour éviter les dommages aux
organes internes
5.
Se mouiller les mains avant la manipulation ou utiliser
des gants de tissu mouillés
6. Sassurer que la caméra est prête avant la
manipulation du poisson pour minimiser lexposition
à lair
7.
Si possible, prendre la photo du poisson alors quil
demeure dans leau
3 /
Étude réalisée par Robert B. DuBois, Kurt E. Kuklinsky &
Richard R. Dubielzig :
"Trout Hooking Mortality
Research"
Cette étude est très régulièrement citée par certains
pêcheurs aux appâts naturels puisque faisant
apparaître des résultats fondamentalement différents
de ceux évoqués ci-dessus.
Voici les détails disponibles concernant la
méthodologie utilisée et les différents poissons
étudiés :
1/ Pêche aux appâts naturels (ligne
tendue, ferrage immédiat, hameçons de taille N°6 avec
et sans ardillons) pour la capture de "brook trout"
(Salvelinus fontinalis = saumon de fontaine) uniquement.
2 / Pêche au lancer léger avec une cuillère
Mepps N°1 (hameçons simples ou triples, avec ou sans
ardillons) mais pour cette fois-ci
la capture de trois espèces différentes de poissons : des "rainbow
trout" (Oncorhynchus mykiss = truites "arc-en-ciel"),
des "brown trout" (Salmo trutta fario = truites
fario) et comme aux appâts naturels des "brook trout" (Salvelinus
fontinalis = saumons de fontaine).
Les auteurs annoncent une mortalité de 2% à 7%
pour les saumons de fontaine pêchés aux appâts
naturels et de <4% pour les trois espèces capturées à
la cuillère
(sans données différenciées significatives selon les
espèces), après stabulation en cage dans la rivière,
sur une durée allant de 48h00 à 72h00.
Commentaires et précisions :
Suite aux conclusions de cette étude, je me suis mis en
quête d'informations afin de comprendre comment ces
résultats avaient été pris en compte, et quelles en
étaient les conséquences sur la gestion et la
règlementation dorénavant en place sur cette rivière.
La "Bois
Brule River"
est située dans le Wisconsin, État du nord-est des USA,
plus précisément dans le comté de Douglas.
Proche de la ville de Duluth, elle se jette dans le lac
Supérieur. Carte
2 présentations de la rivière sur le site du
département des ressources naturelles du Wisconsin / Bois Brule
River Fishery - Fact Sheet - Bois Brule
River
"Wisconsin
- Department of Natural Resources" écrit :
...The Bois Brule river is one of Wisconsin's
best known trout streams...
...The Brule River State Forest contains all 44 miles of
the Bois Brule River, one of the best known
rivers east of the Mississippi. For over one
hundred years, it has been known as an exceptional
trout stream...
Elle est l'une des plus réputée de cet état
pour la pêche de la truite, et depuis plus de cent ans
considérée comme l'une des meilleures rivières se
situant à l'est du Mississippi.
Régulièrement empoissonnée dès 1890, elle est
dorénavant en gestion patrimoniale.
Plus aucun empoissonnement n'y est pratiqué depuis 2003
et les populations se maintiennent par la reproduction
naturelle ( http://infotrek.er.usgs.gov - http://infotrek.er.usgs.gov - http://infotrek.er.usgs.gov ).
Des mesures de revitalisation y sont entreprises.
Pêche et règlementation / Bois Brule
River Fishing - Fact Sheet
"Wisconsin
- Department of Natural Resources" écrit :
...The section of river south of Co. Hwy. B is noted for
its resident brown and brook trout fishery. Some
of the best fishing occurs in the stretch between Co. Hwy.
B and Co. Hwy. S. (special regulations stretch)....
...
Cty. Hwy. B Upstream to Cty. Hwy. S
This section of the Brule River opens to fishing on the
first Saturday in May, (at 5:00 a.m.) and continues
through September 30. Also, this section of the
river has a special regulation with more restrictive bag
limits and only artificial lures may be used.
The daily bag limit is three (3) trout
or salmon in total
Rainbow (nb : arc-en-ciel) - minimum size 26"
(nb : 66cm) (only one may be
kept)
Brown (nb : fario) - minimum size 15" (nb
: 38cm) (only two may be kept)
Brook (nb : saumon de fontaine) - minimum size
10" (nb : 25cm)
Salmon (nb : espèce de petit saumon Chinook) -
minimum size 12" (nb : 30cm)
La rivière est divisée en 4 tronçons. Carte des
tronçons 1 et 2 -
Carte des
tronçons 3 et 4
Le 3ème tronçon est considéré comme le
meilleur, il se situe entre la "County Highway B"
et la "County Highway S".
Il est soumis à une règlementation différente et plus
restrictive que les 3 autres puisque :
-
Seuls les appâts artificiels y sont autorisés.
- Le nombre de prises maximales est réduit, il passe de
5 captures quotidiennes à 3.
- Un quota est instauré pour le prélèvement de truites
arc-en-ciel, il est d'une prise par jour.
- La taille légale de capture de la truite fario est
augmentée, elle passe de 25cm à 38cm.
- Un quota est instauré pour le prélèvement de truites
fario, il est de deux prises par jour.
- La taille légale de capture du saumon de fontaine est
augmentée, elle passe de 20cm à 25cm.
Force est de constater que, pour gérer/préserver au
mieux les ressources du meilleur tronçon ce sont les
solutions "habituelles" (leurres artificiels +
quotas bas + TLC plus élevées) qui sont mise en uvre,
malgré les conclusions de l'étude citée ci-dessus.
Pour information, une révision de la
règlementation des 3 autres tronçons a été instaurée
le 15 février 2008.
Tronçon 1 - Downstream from U.S. Hwy. 2 to Lake Superior
Tronçon 2 - U.S. Hwy. 2 Upstream to Cty. Hwy. B
Tronçon 4 - Upstream from Cty. Hwy. S
Toujours 5 poissons maximum par jour, les appâts
naturels et artificiels sont autorisés, mais dorénavant
une
seule arc-en ciel de minimum 66cm pourra être gardée (sans
limite auparavant).
Pour la fario, toujours une taille limite de capture à
25cm, pas de limite quotidienne, mais 2
seulement pourront dépasser 38cm (sans limite auparavant).
Pas de changement de taille ou de quotas pour les saumons
de fontaine (20cm) et la variété de saumon Chinook (30cm).
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