Laponie suédoise & Stockholm - Été 2010
Cet été, 15 jours de pêche dans le Grand Nord en compagnie de Jérôme. Vendredi 16 juillet 2010  Traversée des divers terminaux et pause nicotine pour mon comparse : ça se passe à l'extérieur, en face d'un parking et uniquement sous un panneau spécifiant que c'est autorisé !!!  Très longue attente devant le tapis roulant et montée d'une soudaine appréhension : où sont nos bagages ??? Selon les instructions données par le charmant responsable de notre enregistrement à Genève nous devions les récupérer à Arlanda afin de les dédouaner puis les réenregistrer pour Luleå... L'hôtesse du bureau d'information nous affirme que leur transfert sur notre prochain vol sera fait directement, donc pas d'inquiétude à avoir : espérons-le... Après avoir échangé avec un groupe de pêcheurs toulousains qui venaient de se geler au nord de Kiruna toute la semaine passée, en-cas sous la forme d'un méga "Räksmörgås" (sandwich aux crevettes) afin de se mettre rapidement dans le bain.  Les bonbons "Lakrisal", spécialité suédoise que je me réjouissais de goûter sont vraiment à proscrire ; outre qu'ils soient en fait d'origine néerlandaise, ils sont immondes : à la réglisse, mais salés ! À quelle activité suspecte se livre le personnage assis à mes côtés en attendant 17h45 ?  Vous aurez une place côté hublot pour le vol sk16 Stockholm - Luleå qu'il nous avait dit à l'enregistrement ; c'est plutôt cool ça !  Ah, ben il y a un os là !!! À la rangée 32, tout à l'arrière d'un McDonnell Douglas MD-81, les réacteurs sont situés exactement à leur hauteur...  EXCUSEZ-MOI, MAIS QUE DITES-VOUS : "ON ARRIVE À LULEÅ" ???  Acouphène garanti après 1h15 passée à 50cm du "ronron" de Pratt & Whitney... Ouf, nos bagages sont bien sur le tourniquet : vite les récupérer puis direction le guichet d'Europcar pour chercher les clés de notre VW Tiguan qui s'avère finalement être une Skoda Yeti ou "Migou" pour les tintinophiles. Les sandwichs mous achetés dans une station-service pour le repas du soir et du petit déjeuner de samedi auxquels nous nous étions préparés seront "avantageusement" remplacés par des courses faites de façon plus qu'expresse dans un magasin "ICA" de la banlieue de Luleå.  Dès que l'on a compris que le gentil caissier nous informait de l'imminente clôture du magasin, on a un peu couru dans tous les sens et rapidement embarqué ce qui nous semblait connu au fond de notre caddie... Encore désolés d'avoir quelque peu décalé l'heure officielle de fermeture de votre officine ! On a bien de quoi confectionner diverses sauces, mais oublié les pâtes ; un salami (peut-être de l'élan) qui s'avéra excellent, mais d'un coût totalement prohibitif ; un très bon fromage au minimum "plaqué or" ainsi que de quoi assurer nos premiers repas... Après deux tiers du trajet sur des routes goudronnées (tiens, il y a une 6ème vitesse sur cette voiture...), nous voici sur notre 1ère piste suédoise faite de terre et de gravier. Elle doit nous conduire jusqu'à notre "Stuga" (chalet) situé à Moskosel, petite bourgade d'environ 300 âmes située 75km au sud du cercle polaire arctique. C'est sur ce tiers de tronçon restant que nous rencontrerons notre premier "Renar" (renne), déambulant tranquillement au milieu du passage.  Surprenantes ces bestioles : elles perdent leurs poils d'hiver par touffes que l'on retrouve éparpillées un peu partout sur le sol et, fait unique chez les cervidés, mesdames portent aussi des bois !  Ce sera également l'occasion de notre première confrontation avec le "Mygga" (moustique) local au bord de la Vistån, rivière que nous étions allé voir de près à l'occasion d'une halte "pipi-nicotine". À retenir : ne pas imaginer pouvoir se balader sereinement dans la forêt laponne sans s'être auparavant copieusement aspergé d'un bon antimoustique à pas moins de 28% de DEET ! (NB : la version "Forte" additionnée d'une vingtaine de gouttes d'un mélange d'huiles essentielles de géranium, lavande et bois de rose s'est avérée d'une efficacité redoutable tout au long de notre séjour : les moustiques continuaient bien sûr à nous tourner autour, mais sans se poser). Arrivée tardive à Moskosel : scotché sur la porte de la réception du camping nous trouverons un mot de Naimy, la gérante. La clé de notre logement pour ces 2 prochaines semaines, le Stuga N°4, est dans sa serrure.  Repas avec une très jolie vue sur le lac : encore passablement de lumière alors que minuit est dépassé !  Samedi 17 juillet 2010  L'occasion de faire connaissance de la gérante comme de son mari qui sont absolument adorables. Nous leur passons commande pour un café et un traditionnel "Kanelbullar" (petit pain à la cannelle) que nous dégusterons sur la terrasse ensoleillée qui surplombe le lac Moskoselet : ça commence à vraiment sentir les vacances... Pour notre première sortie, nous emprunterons une ancienne route militaire afin de nous rapprocher d'une zone qui semble prometteuse. 2-3 passages nous confirment l'option judicieuse opérée dans la location d'un véhicule 4x4.  Arrivée au bord de la Piteålven : Mamma mia, c'est beau, mais immense, profond et ça bouillonne !!! Comment va-t'on bien pouvoir pêcher ce fleuve ??? Une "Öring" (truite) et un "Harr" (ombre) quand même un peu "mini-riquiqui" feront néanmoins honneur à ma nymphe puis l'on choisira de remonter le cours de la rivière Abmoålven dès son embouchure. Ce sera un véritable festival de truites qui seront capturées en noyée comme en nymphe. Soudain un très vilain "crac" au dessus de ma tête et une sensation bizarre dans le bras droit ! "JÄVLAR !", scion de ma canne Loop cassé net : fin plutôt abrupte pour ma 1ère sortie... Heureusement que j'ai prévu ma Scott 9'6 comme canne de secours et qui sait, peut-être y aura-t'il une 9'#5 pas trop chère à Arvidsjaur ? Découverte d'un grand plat très sympa que nous essayerons de refaire prochainement. Il a fait vraiment beau et chaud et nous avons pu rester en bras de chemise toute la journée. Plutôt chouette avec nous le climat de la Laponie !  Après quelques heures à crapahuter au bord de rivières inconnues le logiciel GPS topo de mon PDAphone sera bien pratique pour rapidement retrouver notre Yeti.  En effet, de féroces nuées de Myggas nous harcèlent de façon scandaleusement insistante avec toutefois une nette préférence pour Jérôme et son chapeau en cuir style "Stetson". Marrant de voir ce couvre-chef d'origine australienne transformé en "Meeting Point" pour ces insatiables minis-vampires suédois... 1ère leçon de survie dans la forêt laponne : ne jamais rester plus de 15 secondes pieds nus lorsque l'on se change s'ils ne sont pas traités à l'antimoustique ou alors, accepter d'électrocuter ses dizaines de piqûres au Micro-Taser, huhuhu...  22h00 dans le Stuga : c'est l'ouverture de la chasse aux pièces de 5 couronnes indispensables pour une douche chaude !!! Avantage sur mon colocataire, une seule me suffira compte tenu de mes quelques centimètres carrés de peau en moins... ;-) Construction de mini-huttes sur le pourtour de nos lits avec divers textiles afin d'obscurcir un tant soit peu ce qui devra dorénavant ressembler à nos "nuits".     Dimanche 18 juillet 2010  Gris et pluvieux toute la matinée, mais un léger mieux semble s'annoncer en milieu d'après-midi. Casse-croûte de midi à passé 16h30 puisqu'avec ces jours qui n'en finissent pas un décalage d'à peu près 5 heures tend à s'imposer par rapport à la "normale". Sous une tente Same en bordure de la Piteålven, dégustation de la spécialité locale.     Ça le fait, même s'il commence à y avoir de sérieuses bourrasques et à nouveau quelques gouttes ! Ce seront finalement de courtes, mais importantes averses qui ponctueront notre route jusque dans la région de la rivière Sikån. Mon passager n'y prêtera guère attention puisque comme souvent lorsque je conduis, il dort du sommeil du juste. Là, de l'autre côté de ce petit lac ; quels sont donc ces deux énormes oiseaux aux cris si puissants et limite flippants ??? Nous tenterons une approche ma foi guère réussie puisqu'ils disparaîtront rapidement dans la toundra environnante. Sur la carte topo du GPS et la photo satellite apparaissent une suite de méandres prometteurs : qu'en sera-t'il pour de vrai ? Le soleil est de retour, mais la forêt dans laquelle nous progressons est encore complètement détrempée : nous le deviendrons aussi très très rapidement... Une balade vivifiante et humidifiante, mais les courants sont bien trop calmes pour abriter un quelconque salmonidé toutefois perches et brochets doivent s'y plaire. Une nouvelle fois nous apprécierons la technologie pour rejoindre au plus vite notre Skoda ; les hordes de Myggas nous ayant retrouvés et semblant toujours autant nous apprécier !  Nouvel essai un peu plus haut sur ce cours d'eau, mais une unique touche : bien peu concluant comme endroit.   Au retour nous pêcherons le Varjisån un peu à l'aval de la route E45 ; pas mal du tout ! Jérôme fera malheureusement de la casse en traversant la taïga. Chaussure droite hors service : semelle de feutre à moitié arrachée sur l'avant et une série de clous tungstène à jamais essaimés dans la forêt laponne aux alentours du point N66.0128° & E19.8418° ... Notre Yeti gardera lui aussi quelques stigmates de cette journée, résultat des pistes détrempées empruntées durant tout l'après-midi.  Heureusement que nous ne sommes pas hexakosioihexekontahexaphobes ; ce serait un peu bête avec ce numéro d'immatriculation... ;-) Lundi 19 juillet 2010   La pêche sur ce long courant fut vraiment excellente, même si la pluie nous rattrapa pour un instant en début de soirée.  Flûte, nouvelle casse ! Un crochet des chaussures flambant neuves de Jérôme joue les filles de l'air : l'ouvrier chinois qui sous-traite pour Guideline n'a pas correctement embouti ce maudit rivet ! Il faut reconnaître que le matériel, comme les chevilles, est plutôt mis à rude épreuve. Tout d'abord avec les rives et le fond des cours d'eau constitués de grosses pierres glissantes qui, malgré leur taille, sont excessivement instables puisque régulièrement charriées lors de crues conséquentes vu l'état de certains sapins environnants !  Chaque déplacement devient alors acrobatique et l'aide d'un bâton de wading ou d'un simple bout de bois pourra permettre d'éviter bien quelques gamelles, bains involontaires et grosses peurs...  Puis les sous-bois qui ne sont pas plus tendres ; griffant et accrochant en permanence vestes, waders et chaussures. Dans tous les cas être attentif à partir sous ces contrées avec du matériel dans un état impeccable parce qu'il va prendre un sérieux "coup de vieux" en très peu de temps !!! Nous nous régalerons de 2 ombres à minuit.  Mardi 20 juillet 2010   On se la joue un p'tit peu "cacous" façon AEG...  Truites et ombres en sèche comme en noyée dans la rivière entre le lac Suobdek et le lac Malmesjaure.  Trois kilomètres plus bas, sous le pont de la piste et suite à une splendide figure libre de gymnastique artistique exécutée uniquement pour la beauté du geste et afin de satisfaire les nombreux Myggas spectateurs (comment ça, je me suis cassé la figure en glissant !!!), je n'arrive plus à fixer correctement mon épuisette sur ses aimants (comment ça, elle a traîné par terre lorsque je me suis étalé !!!). Étonnant : fine poussière, sable et gravier ferreux y sont agglutinés ! Sur le chemin du retour j'aurais droit à une fumeuse tentative d'explication sur ce phénomène et sa relation avec le nord qui serait de plus en plus magnétique ! Bref, il n'y a manifestement pas que les aiguilles qui ne tournent pas rond et perdent le nord ce soir... Mercredi 21 juillet 2010  Sur le cours moyen de l'Abmoålven, quelques poissons en sèche et noyée. À la fin de notre pique-nique, essai de l'allume-feu suédois de survie acheté il y a 2 jours à Arvidsjaur : beuh, l’on n’est manifestement pas encore tout à fait prêts à assurer la nôtre en cas de besoin !!! Retour sur le parcours de 600m désormais surnommé "le plat du hollandais" et pêche à nouveau excellente ; que ce soit en nymphe comme en sèche, avec quand même la Palme d'Or pour une CDC noire avec toupet blanc sur hameçon de 16. Mais pourquoi cette jolie truite ne veut absolument pas ressortir de mon épuisette ; je viens pourtant de lui retirer la Peute qui est encore dans ma main ? Ah ben ça alors, elle a une nymphe casque d'or fichée au coin de la gueule et son ardillon s'est accroché au filet... Jérôme capturera son plus beau poisson à ce jour : un ombre de 43cm à l'embouchure du lac. Jeudi 22 juillet 2010  Ils accusent des poids respectifs de 350, 356 et 484 grammes.  Les 2 plus petits nous régaleront à l'occasion de notre dîner sur le perron du Stuga.  Mais l'arrivée d'une violente pluie et de fortes bourrasques nous contraignent à un rapide repli à l'intérieur.  Glaglagla, la température chute brusquement d'au moins 10° ! Dans la soirée, mise à profit d'une trop courte accalmie pour notre première tentative de pêche en lac. Oups, même différentiel enclenché on ne va pas se risquer plus loin pour traverser cette gravière : la garde au sol du Yeti est nettement insuffisante vu la taille des rochers qui se présentent ! Ce sera le baptême de notre matériel spécial "Mister Pike" commandé tout exprès en Angleterre et en France peu avant notre départ : une canne Bluetooth Nano 9'#8/9 ainsi que 3 soies Forty Plus Extreme chez Airflo et un moulinet Greys GRXi #7/8. Hé ben, c'est pas du matos de lopettes : va falloir faire gaffe à nos cervicales et à la tendinite, mais pour propulser des streamers de la taille de "moineaux morts" susceptibles d'intéresser Sieur Grandgousier faudrait finalement pas moins que ça ! Compte tenu de l'encombrement des berges et de la propension exagérée des résineux environnants à s'amouracher de nos streamers, nous découvrirons assez rapidement qu'un lancer roulé avec le profil de la WF9F et un bdl court permet d'atteindre relativement facilement une distance de 10m : juste suffisant pour peigner systématiquement les postes auxquels nous avons accès depuis la berge. Chacun attrapera : une "Abborre" (perche) comme première prise... Peu après, j'aurai le plaisir de mettre au sec un chouette "Gädda" (brochet) dans ce petit lac situé juste à côté de Moskosel. L'occasion de tester "pour de vrai" ce matos : canne puissante qui reste néanmoins douce, excellent frein progressif sur un moulin pas trop lourd et soie de parfait "bourrin" qui fait ce qu'on lui demande. Vraiment du gâteau avec un bdl en fluoro 60%, brin cassant en Maxima 40% suivi d'un avançon d'acier : vivement le prochain ! J'ai particulièrement adoré ces rushs où le poisson n'a plus que la queue dans l'eau et qu'il semble vouloir prendre son envol du milieu liquide... Tentative pour se rendre sur la rive d'en face peu concluante pour mon comparse qui rentrera "trempé comme une soupe" : les petites randos dans le "Bush" marécageux local autrement qu'en waders ne semblent guère pardonner... Séance "Vidéo Gag" après le repas du soir. Talisker et fatigue aidant nous aurons mal au ventre à la vue de l'un de nous qui semble passer son temps à refaire ses bas de ligne et changer ses mouches ou streamers chaque fois qu'il est filmé tandis que l'autre s'évertue à soigneusement capturer chaque sapin des alentours lorsque c'est son tour... Vendredi 23 juillet 2010   Ayant vu passer un très beau brochet depuis le ponton d'un lac situé à la sortie sud de la ville et qui plus est, semble assez à l'abri des rafales, nous décidons de prendre le permis journalier qui est en vente chez Intersport.  Mais pourquoi le vendeur me demande l'heure à laquelle je vais commencer à pêcher ? Ah ben oui : ici journalier c'est pour 24h00, tout comme nos permis annuels "Sveaskog" qui resteront valables jusqu'au 16 juillet 2011 ! Excellente nouvelle et beau geste commercial : Jérôme se voit proposer l'échange de ses souliers achetés cinq jours auparavant. Comme nous nous sommes transformés en pêcheurs quelque peu transis ces derniers jours, nous décidons d'acquérir une paire de ces pantalons soldés qui ne se veulent pas moins que : "Waterproof, Windproof and Breathable" ; ils seront parfaits pour nos futurs safaris brocs ! Repas de midi sous la forme d'un maxi-hamburger chez "Sybila" ; pas trop mal et l'utilisation de leur distributeur de ketchup pendu au dessus du comptoir est à ne rater sous aucun prétexte ! Notre partie de pêche dans le lac Nyborgstjärn se soldera par une bredouille mémorable : les poissons sont calés après ce coup de froid et malgré la clarté de l'eau nous n'en avons aperçu aucun autre (excepté quelques rares perches). Pour sûr que le brochet initialement repéré doit être salarié par l'Office du tourisme local ! Sur le chemin du retour découverte d'un autre lac, l’Ausjäur : vraiment très grand, guère praticable depuis ses berges et comme les troupes sont fatiguées et n'ont plus trop la motiv pour aujourd'hui, retour à la casa... Il y a un certain Ibrahimovic qui tend de plus en plus à jouer l'incruste dans notre Stuga comme sur le banc du perron : ne surtout pas oublier de lui demander sa participation au moment de régler la location ! Soirée bricolage : montage de dispositifs antiherbes avec fluoro 60%, Gaffer et Cyano sur nos plus gros streamers à broc. Tiens, découverte par hasard que nos 2 fenêtres disposent de stores ; doués les p’tits Suisses !!!  Samedi 24 juillet 2010    C'est absolument grandiose.      Sur environ 2 kilomètres des milliers de mètres cubes d'eau en furie dévalent ces rapides ; le grondement nous "prend aux tripes" et l'on peine à imaginer ce que cela doit être en haute période de fonte des neiges !     Les alentours sont également magnifiques : petits cours d'eau cheminant à travers les blocs de pierre, des chutes et des vasques dans lesquelles il est possible de se baigner ainsi que de nombreux foyers prêts à accueillir des grillades ; il y trône même une scène pour des concerts en plein air.     L'endroit semble fort apprécié par les "locaux" qui s'y retrouvent en nombre par ce beau samedi.  Hé Jérôme, ne serait-ce pas Frida, Valkyrie descendue de la Valhöll que voilà alanguie au soleil ?     Il y a aussi de chouettes panneaux indicateurs.    Retour par la forêt : quelques vestiges de l'exploitation forestière et de la flottaison de grumes sur la Piteålven.     Bizarre !!! En observant le Yeti depuis l'arrière tout en dégustant notre banane l'on constate qu'il est monté avec des Dunlop Sport du côté droit et des Pirelli Rosso à gauche... Peut-être un bout d'explication à cette tendance à "godiller" dans les courbes rapides sur pistes ? Y'a une baîîîte sur mon soulier !  Et sur la porte de l'auto, y'en a une autre...  Profitons de pousser notre route jusqu'à Vidsel pour faire un complément de Super 95 ; les pompes étant rarissimes dans la région. L'esquisse de geste effectuée par ce nordique Hells Angels barbu sur sa Harley pétaradante semble vouloir indiquer qu'il aimerait que je baisse ma vitre en vue de communiquer... Heu... "Sorry, do you speak english ?" répond-je à son interpellation en suédois ! Ah, très bien ; il n'y a plus d'essence dans cette station, mais on en trouvera une autre à l'entrée nord de la ville : "Thanks Guy" ! Ambiance vraiment très spéciale... Un missile comme monument sur la place centrale, des rangées de bâtiments vides, des boutiques définitivement closes ; un petit air de cité d'ex-URSS !  Question pêche ; bof ! Le coup de froid d'hier semble vraiment avoir calmé les ardeurs des plus gros poissons. Bredouille néanmoins évitée avec quelques petites truites et ombres sur le Varjisån, capturés en marge de notre pique-nique de midi (17h00 en fait et miam, toujours délicieux l'ombre fumé), puis sur la Vitbäcken.   Retour au Stuga par la E45.   Il est 21h45 et notre question du moment est : qu'est-ce qu'on mange ? Elle restera ouverte tant que cet Ibrahimovic accaparera notre cuisinier du soir.  La préparation de spaghettis à "La Moskosel" (sauce avec les ingrédients actuellement dans nos réserves soit : tomates écrasées et concentrées, ail, oignon rouge très très lacrymal, poivre, sel, huile d'olive et condiment "Chili Explosion") suivit la défaite de je ne sais quelle équipe de foot (peut-être parce que ledit Ibrahimovic a fini sur la touche après de graves blessures) ? Après le repas, pause clope pour le cuisinier et par la même occasion "espionnage" de nos voisins qui s'entraînent au lancer sur le lac : il finira à leur table pour une partie de la soirée et y partagera : une bière, des coins de pêche et du gras de côtelettes sur son Laptop où est affichée la photo satellite qui nous aide dans nos prospections...  Dimanche 25 juillet 2010  Hé ho, c'est quoi cette météo ? Nous sommes un 25 juillet, même si c'est le Nooord !!! Direction le lac Luossejaure.  On parque le Yeti juste à côté des restes éparpillés d'un renne qui semble avoir servi de repas à une bestiole plutôt féroce ; un glouton, un ours ? Hmmm, qui voudrait bien rallumer svp, on y voit que dalle !!!  Le sol de la rive est tapissé de centaines de petites plantes carnivores : pas très riche en nutriments la taïga !   Trempés et toujours capots après plus de 2 heures de pêche, nous décidons de retourner tenter notre chance sur le petit lac de jeudi passé. Pas de brochet suicidaire cette fois-ci et celui relâché il y a 3 jours ne semble pas décidé à regoûter à l'un de nos streamers : seule une grosse perche succombera à un truc en lapin d'une quinzaine de centimètres ! Sur la rive d'en face, un couple de ces grands oiseaux s'envole majestueusement tout en poussant ces cris toujours aussi inquiétants ! Lundi 26 juillet 2010  Quoi, déjà 22h00 : mon Dieu comme le temps est vite passé !!! les Myggas s'activent de plus belle au bord de la rivière alors que je rédige ces lignes sur mon PDA en attendant Jérôme. Ce fut une sortie absolument magnifique.  Des ombres à foison ; dont quelques très beaux spécimens.  Un "Sik" (corégone) en nymphe à vue depuis le pont et surprise, même un brochet !!! Ayant aperçu la bestiole dans un herbier en remontant le courant, j'ai décidé de tenter le tout pour le tout. Coupé une queue de rat "Maxima" à peu près au niveau du 35%, accroché une mouche à saumon, seule de taille conséquente et colorée disponible dans mes boîtes "rivière" et hop, attaqué à vue ! Après un changement de mouche nécessaire puisqu'en apercevant la 1ère il a reculé c'est bingo, il l'a prise ! Départ de dingue, la canne plie +++, le frein chante la Traviata et par chance le nylon ne sera pas coupé. Jérôme, appelé à la rescousse, arrivera finalement à lui passer la tête dans son épuisette raquette et à le décrocher. Cool, ça déménage une bestiole de 70 sur une 9'6#5 ! En prévision de ce genre de situation j'emmènerai dorénavant dans mon gilet un sachet Ziploc contenant : un bas de ligne adapté, un avançon en acier plus 2-3 streamers. Pas réussi à mettre le second au sec ; rapidement décroché il est reparti dans cette retourne qui "puait" vraiment le broc à plein nez... À retenir dorénavant : les exutoires, émissaires et embouchures contiennent manifestement plus que les myriades de "Thymallus Thymallus" que nous y avons rencontrés jusqu'à présent !!! 15° à 23h00 sur le tableau de bord du Yeti confirment notre sentiment de réchauffement en cette fin de journée.  Ombres, patates rôties et salade de chou chinois au menu de ce soir. Nous amènerons demain mon trio de 39-41-42 à Sunes afin de les faire fumer. Allons nous coucher à 1h00 complètement "cassés" par cette longue journée, mais comblés.  Mardi 27 juillet 2010  Outre les trombes d'eau qui se sont déversées au moment de rejoindre la rivière et qui nous auront contraints à patienter quelque peu à l'abri de la porte du coffre de la voiture, nous n'aurons finalement touché que peu de poisson et de surcroît, de taille plutôt moyenne.    Retour au Stuga où nous attendent nos trois ombres fraîchement fumés. Accompagnés de "Knäckebröd" (galettes rondes de pain plat croquant), de "Smör medsaltat" (beurre moyennement salé) et d'une petite mayo citronnée, ils sont vraiment délectables ces "Harrrökt" ! Fin de soirée sur le "plat du hollandais" : même excessivement humide avec des centaines de Myggas complètement déchaînés ; c'était très très très bien !!!   Mercredi 28 juillet 2010   Mais pourquoi on se retrouve à cuire dans un bayou ; quelle est l'andouille qui a absolument voulu monter explorer le haut Varjisån ??? Une vraie galère : des trous remplis d'eau bien cachés sous la mousse ou entre les cailloux, des ruisseaux à traverser, plein de branches et de trucs qui arrachent, accrochent ou griffent, des îles végétales qui s'affaissent dès que l'on y pose un pied, 50cm de sphaigne qui fait "schlatchploutchschlurrrp" à chaque pas, des rochers qui glissent et qui roulent, de la vase dans laquelle on s'enfonce jusqu'aux cuisses, qui "bulle" et qui pue et toujours nos potes les Myggas qui "bzzzbzzzent" à qui mieux mieux alors que l'on sue sang et eau...  Après pas loin d'une heure passée à crapahuter tant bien que mal dans cet enfer, nous arrivons enfin au bord de l'eau : c'est superbe !   Excellente surprise ; nous apercevons chacun une "torpille à nageoires" sous les nénuphars de cette première retourne !!!  Bien, si je considère cette expédition en tenant rétrospectivement compte des 7 brochets capturés (sur la 9'6 et le "Kit Ziploc") dans cet émissaire en moins de 500m de rive, cela valait vraiment la peine de s'aventurer dans ce No Man's Land !  Jérôme, compte tenu de l'extrême timidité manifestée par les ombres du coin sortira quelque peu frustré de l'aventure, mais dorénavant décidé à lui aussi en découdre rapidement avec "Mister Broc" ; à l'aide d'un "Kit Ziploc" ou non !   Choix très soigneux de l'itinéraire de retour sur le GPS afin de contourner les embûches de l'aller ; même s'il s'agit de marcher un bon bout de plus...  Pique-nique au bord de l'Abmoålven.  Les Ukrainiens croisés sur place ont une mine quelque peu patibulaire : pas trop envie de laisser le Yeti "tout seul" pendant que nous pêcherons aussi nous allons 1km plus bas et nous garons en bordure de la voie ferrée.  Grrrrrrrrr, je ne retrouve plus mon couteau suisse ; j'ai dû l'oublier là où nous avons mangé... La luminosité est absolument extraordinaire.   Est-ce vraiment comme cela que fait le saumon hyper-oxygéné après avoir dévalé les Storforsen sur 2km ???  Comme nous ne touchons que quelques ombrets en plein bouillon, l'on décide de remonter sur le courant précédant et par la même occasion nous profiterons de rechercher ce maudit canif... Bon : il n'est pas ou plus là, mais nous sommes dorénavant seuls. Il règne toujours une lumière fabuleuse et quelques jolis poissons feront honneur à Hélios prenant ses quartiers de nuit.    Je suspends mes waders afin de les sécher : mais que fait ce "&%*[$#" de couteau dans le chausson droit ??? Dorénavant m'assurer que je mets bien mes affaires dans la poche ventrale des waders, pas que dans les waders... "Köttbullar" (boulettes "Ikea"), sauce brune et salade de concombre pour le souper. Jeudi 29 juillet 2010  La piste pour descendre à la rivière passe juste en dessous.  C'est dommage, il nous faudrait la carte journalière du parcours (privé depuis mai 2010) se situant à l'aval de la ligne électrique pour accèder aux endroits adaptés à la mouche, l'amont s'avérant bien trop large et profond et les passerelles de la photo satellite ayant toutes disparues excepté la première... Décidemment, on ne sait pas vraiment comment appréhender ce cours d'eau et nous préférons très clairement ceux à taille un peu plus "humaine" !  Mais pourquoi : 1/ Il y a un homme à moitié nu sur le siège passager ? 2/ Il tient ses habits devant une sortie de la ventilation ? 3/ On crève de chaud avec ce chauffage qui tourne à fond ?  Serait-ce parce qu'il s'est soudain retrouvé à moitié couché dans une grosse flaque, ne s'étant pas suffisamment méfié de tout ce qui peut glisser au bord d'une zone hantée par les Trolls ??? Remontée un peu "tape-cul" afin de rejoindre la piste principale.  Puis direction 25km au sud-ouest où Jérôme découvrira avec délectation la pêche "aux gros".  Malheureusement, les pas moins de 6 prétendants au titre de "mon 1er brochet" foireront lamentablement leurs attaques ou, se décrocheront très rapidement... Météo clémente en cette fin d'après-midi, on peut laisser tomber la veste. De mon côté quelques ombres et un brocheton "Ziploc" de 50. Le paquet de tubes à Nicot de mon acolyte touchant à sa fin et le connaissant plus que bien lorsqu'il est en "manque", je décide sagement de repasser par le Stuga afin qu'il puisse se chercher de nouvelles doses avant qu'il retente une mise au sec de broc dans "notre" petit lac. Caramba, encore raté !!! À son second lancer il a une très belle attaque et un chouette départ, mais décrochera suite au ferrage de "sécurité" qu'il pense avoir un peu trop appuyé ! J'aurais plus de chance avec un brocheton et peu après, ce joli bébé de 90.  Les "Hjortron" (baies polaires) caractéristiques du Grand Nord sont nombreuses à cet endroit : elles sont de plus en plus jaunes, mais il leur manque encore quelques jours afin d'être tout à fait mûres et "goûteuses".    Vendredi 30 juillet 2010  Procédons aussi à l'achat des 2-3 denrées indispensables qui nous permettront de tenir jusqu'à dimanche matin au "Bagdad Café" du village. "Öppet" (ouvert) du lundi au vendredi de 12h00 à 16h00 et le samedi de 15h00 à 16h00, il faut "viser" juste question horaires...  Pêche dans le lac répertorié sous le N°8 dans mon GPS et qui jouxte le Sauturjaure. De la vase de partout et qui pue ; mais qui pue !!!   Pas vraiment ça ; juste un brocheton qui se décrochera à mes pieds.  Mais un bien joli coup d'oeil !  Retour 3km plus haut : cette fois-ci sur la rive ouest de notre "petit lac" favori.    Soirée absolument magnifique, mais poissons très "timides"...   Samedi 31 juillet 2010  Le moment est grave : c'est aujourd'hui ou jamais que Jérôme pourra capturer son 1er "Gädda", lapon de surcroît ! Vu le monceau de bois amassé devant ces maisons, l'hiver semble s'annoncer plutôt rude à Suddesjaur sur la route menant à Norrstrand !  Vous vous souvenez de cette retourne qui "puait" le broc ? C'est là que nous sommes remontés et qu'IL sera finalement exaucé dans sa traque de Messire "Esox Lucius" avec un très joli bestiau de 70cm. La scène est à jamais immortalisée ! Z'avez vu la "banane" du gugusse, ça a l'air de plutôt le ravir d'augmenter d'un seul coup la taille de son poisson record de 63%, non ? De jolis ombres et presque un brochet "jumeau" de celui de Jérôme pour ma part ! Mais misère de misère, pourquoi le mien n'a rien fait qu'à "suçoter" la queue en lapin orange de mon streamer à 2 reprises ? Grrrrrrrrr sale bête ; pas bon du tout pour le cœur et les nerfs ça... En fin d'après-midi nous nous rendrons une trentaine de kilomètres au sud-est. Durant le trajet notre "informatrice" Suisse nous apprendra que les grands oiseaux que nous avons aperçus à deux reprises sont très certainement des grues cendrées. Pour notre toute dernière partie de pêche, quelques ombres qui nous confirmèrent une constante observée dans 75% des cas durant ces 2 semaines : plus il y a de courant, de profondeur et de tungstène sur la mouche utilisée, plus ils sont gros ! Les 25% restants étant les moments bénis où ils avaient le nez en l'air ; toutes tailles confondues !   Également 2-3 attaques de brochets : mais seul un sifflet "Ziploc" qui devait juste faire 40 se piquera correctement. Pas très cool les "locaux", qui pêchent pile-poil sous les panneaux d'interdiction. C'était le second aperçu à cet endroit et à chaque fois ils n'ont pas vraiment semblés plus gênés que çà par nos regards interrogateurs, les 2 allant même jusqu'à nous dire que : "Yes yes, it's ok" ! Allez savoir : ce qui était écrit en suédois ne devait peut-être pas signifier la même chose que sa traduction anglaise... ;-)  La technique de pêche la plus usitée par les très rares pêcheurs "indigènes" rencontrés durant ces 15 jours est par contre étonnante et pour le moins "rustique" : canne à lancer pour brochet ou mer, corps de ligne en 30% à 40%, buldo plombé ovale jaune ou orange fluo en pointe, un train de 3 esches sur 1m juste avant et que je te balance tout ça le plus loin possible dans les courants !!! Dimanche 1er août 2010  Les rennes sont nombreux en balade ce matin et l'on aura même la chance d'en apercevoir quelques-uns en compagnie de leurs petits.  En passant à Alvsbyn, toilettage du Yeti qui en a un sérieux besoin : les pistes boueuses ça laisse des traces tenaces "du sol au plafond" !  Arrivée à l'aéroport de Luleå-Kallax à 11h35. Le vol SAS sk009 initialement prévu à 14h05 avait déjà été reculé à 13h05, mais il semble vouloir continuer à pratiquer un horaire "Yoyo" : à l'enregistrement il est repoussé à 14h40, 14h15 puis 14h30. Arrivons finalement à Stockholm-Arlanda à 16h05 où je retrouve les miens afin de passer quelques jours en leur compagnie dans cette ville. Vraiment très sympa cette capitale où : L'on y pêche le saumon en centre-ville.    Notre auberge est un splendide trois-mâts.       Un archipel composé de pas moins de 24'000 îles peut se visiter avec des bateaux à vapeur de la Belle Époque.    L'île de Grinda reste absolument charmante, même sous très forte pluie.        J'ai retrouvé le short et le maillot d'un footballeur qui, par ailleurs, ne nous a toujours pas versé son obole pour le Stuga !  Les magasins 7-Eleven proposent une denrée alimentaire pour le moins surprenante !!! ;-)  Il y a aussi une relève de la garde royale.   Un tag promeut une boisson au cacao désormais aussi appréciée par mes enfants.  Ils négligent la quantité de ballast nécessaire et voient dès lors misérablement sombrer le fleuron de leur flottille lors de sa mise à l'eau puis le renflouent 333 ans plus tard.    Les canards...  ...ne ressemblent pas à des canards !  L'on y croise des parkings spécifiques pour poussettes.  De plaisants coups d'oeil sont légion...          Et finalement où l'Airbus A319 de notre vol retour restera immobilisé 25h30 sur le tarmac d'Arlanda suite à une panne de volets due à une pompe hydraulique défectueuse ! Mais ça, c'est une autre histoire... Encore 1000x "Tack tack !" (merci) aux Suédois pour leur gentillesse et leur accueil tout comme à ces dix ombres ayant certainement rejoint leur Walhalla après nous avoir tant régalé... |
